ALFREDO MANTOVANO
SOTTOSEGRETARIO DI STATO
MINISTERO DELL'INTERNO

 


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Articolo pubblicato su Le Monde
(Sezione:    Europe     Pag.    )
Lunedì 4 Ottobre 2004

 

 

 L'Italie poursuit les expulsions collectives de clandestins par avion

Cette méthode expéditive employée par le gouvernement italien est vivement critiquée par les organisations des droits humains.


 

Rome de notre correspondant

Rome a opté pour la manière forte afin de tenter de dissuader les immigrants d'embarquer clandestinement en Libye ou en Tunisie dans le but de gagner l'Europe : procéder à des expulsions collectives sans délai par avion.

Ignorant les critiques des défenseurs des droits humains, qui dénoncent une entorse au droit d'asile, un avion d'Alitalia ayant à bord 90 clandestins fraîchement débarqués dans l'île sicilienne de Lampedusa a encore décollé lundi après-midi pour la Libye.

Ce vol est le onzième affrété depuis vendredi à Lampedusa. Plus d'un millier de clandestins ont ainsi été renvoyés en Libye. "Seuls ceux dont on a la certitude qu'ils sont tunisiens, égyptiens ou d'un autre pays proche ont été renvoyés", a précisé un fonctionnaire. Il a souligné que, sinon, la Libye, chargée ensuite de les rapatrier dans leur pays d'origine, n'aurait pas accepté de les reprendre.

"Les Soudanais, les Erythréens, les Ethiopiens et les ressortissants d'autres pays non précisés ne sont pas concernés et sont dirigés vers des centres de rétention temporaire" en Italie, a précisé cette même source.


NOUVEAU NAUFRAGE DRAMATIQUE
"Renvoyer les sans-papiers par avion est une méthode que nous utiliserons de manière croissante pour décourager les clandestins de partir vers l'Italie", a averti le sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur, Alfredo Mantovano.

Mais, presque au même moment, deux embarcations avec respectivement quelque 150 et 200 occupants, étaient repérées au large, tandis qu'une trentaine de personnes accostaient les uns au port, les autres dans une crique, selon une source policière.

Rien ne semble effectivement devoir décourager les immigrants fuyant la misère économique, le manque d'emplois ou l'insécurité en Afrique : ni le prix à payer aux trafiquants ni les dangers de la traversée illustrés par un nouveau naufrage dramatique au large de la Tunisie dans la nuit de samedi à dimanche.

Une heure après son départ, le bateau surchargé s'est littéralement fendu en deux, faisant au moins 22 noyés et 42 disparus parmi un groupe de 70 Marocains et 5 Tunisiens, selon le dernier bilan disponible.

En Italie, la méthode expéditive inédite employée par le gouvernement ne va pas sans provoquer des reproches de la part de ceux qui font remarquer que la Libye n'est même pas signataire de la convention de Genève sur les réfugiés. Après Amnesty International et Médecins sans frontières, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a ainsi protesté à son tour et exprimé de "graves préoccupations".

Mirko Tremaglia, ministre en charge des Italiens de l'étranger, a, de son côté, émis des doutes sur "des mesures d'urgence un peu trop improvisées". "N'oublions pas notre propre histoire d'émigrants", a-t-il lancé.


    

 

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